Quelques heures auparavant, Cara était en classe, donnant un cours à ses petits élèves lorsque son téléphone avait sonné, l’interrompant en plein milieu d’une phrase. Elle s’était alors précipité vers son téléphone pour le mettre en sourdine et avait essuyé quelques remarques de ses élèves.
Mais Madame Cara, je croyais que les téléphones devaient être éteints dans l’école ? ou encore
Madame Cara, pourquoi vous répondez pas ? C’est cette dernière remarque qui l’avait poussé à regarder de qui venait l’appel, le nom de
Maman était encore affiché à l’écran. Fronçant les sourcils de manière presque imperceptible, elle se demanda pourquoi sa mère la dérangeait en pleine journée, sachant pertinemment qu’elle serait en classe à cette heure. Remarquant qu’elle avait un message vocal, et l’inquiétude montant comme une flèche, elle s’excusa auprès de ses élèves et alla écouter sa boîte vocale dans le couloir, sous les regards interrogateurs et curieux de ses élèves. Finalement, elle se précipita vers la classe de sa collègue et amie, Meghan et frappa tout doucement. Elle lui expliqua ensuite qu’elle venait de recevoir un message de sa mère, qu’elle devait partir sur le champ car son père venait d’être hospitalisé en urgences. Cette dernière accepta de prendre en charge sa classe pour la demi-heure qu’il restait et Cara prit la direction de l’hôpital de Dublin, sans réfléchir et en ne respectant aucune des limitations de vitesse.
Arrivée sur place, elle se gara et sortie de la voiture en courant. Ce n’est qu’une fois arrivée au milieu du sas des urgences qu’elle réalisa où elle se trouvait. L’odeur de l’établissement emplit ses narines et la saisit à la gorge, provoquant un léger vertige en elle. Elle regarda autour d’elle, des médecins s’affairaient, passaient de boxe en boxe, des dossiers dans les mains et un stéthoscope autour du cou. Sa respiration s’accéléra brusquement, elle passa une main dans ses cheveux et resta figée là un moment jusqu’à ce qu’une infirmière ne vienne s’occuper d’elle.
Tout va bien, mademoiselle ? La brune la regarda au bord des larmes.
« Mon père a fait une attaque, il vient d’être hospitalisé. Je n’sais pas où il est, je.. » L’infirmière tenta de la calmer, posant une main rassurante sur son bras mais Cara retira son bras et partie en courant. Elle ne savait pas où elle allait et fut interpellée par plusieurs infirmières. Finalement, elle s’arrêta dans un couloir désert et resta debout, les yeux dans le vide. Les minutes passèrent, dix, peut-être vingt ou même trente. Et puis un jeune homme l’interpella. Trop paniquée pour être polie, elle le regarda bizarrement en retirant son manteau.
« Non, vous ne trouvez pas qu’il fait chaud ? » Les joues rouges et les oreilles brulantes, elle s’agrippa à son bras, au bord des larmes.
« Je dois trouver mon père, il a eu une attaque et je suis perdue. » Elle fit un large geste pour montrer l’établissement.
« Je ne voulais pas rentrer ici, il faut que je sorte. » Le pauvre garçon devait penser qu’il avait à faire à une folle. Elle était trempée de sueur et son regard laissait penser qu’elle venait de voir un fantôme.
« Vous travaillez ici ? » Paniquée à l’idée qu’il ne travaille ici, elle ôta rapidement sa main de son bras.